À Marquette, quatre stagiaires viennent apprendre à devenir «architecte» de batterie-fanfare
PUBLIÉ LE 08/02/2014
Par QUENTIN LAURENT
Les cuivres naturels et les percussions résonnent dans la salle du Parvis de Marquette-lez-Lille ce week-end. Pendant deux jours, un stage de directeur de batterie-fanfare est organisé pour la première fois dans la région. Constitué d’instruments ayant à l’origine une vocation militaire, ce type d’orchestre peut aujourd’hui jouer tout type de morceaux.
« L’instrument n’est que le prolongement de vous-même. Tout ce que vous ressentez doit ressortir sous l’ordre du chef », image Guy Coutanson, président de la confédération française de batteries-fanfares (CFBF) et ancien directeur de la batterie-fanfare de la police nationale, à l’orchestre réuni dans la salle du Parvis. « Il y a en tout 20, 25 musiciens des batteries-fanfares de Marquette, Lambersart et Quesnoy-sur-Deûle qui vont et viennent tout le week-end. Ils sont cobayes pour les quatre stagiaires formés au poste de directeur », explique Alain Pamart, représentant régional de la CFBF et organisateur de ce stage. Une première dans la région. « D’habitude, ça se fait ailleurs en France, à Saint-Briand, à Clermont-Ferrand… »
Stéphane Lahaye, directeur de la batterie-fanfare de Marquette-lez-Lille, fait partie des quatre stagiaires. « C’est pour apprendre les ficelles du métier. Je suis vraiment là dans un souci de progression. » Mais aussi d’amélioration et de perfectionnement. « Ce matin on a revu les bases. C’est parfois le plus important. Un défaut de battue, un décalage léger… À force, on n’y porte plus l’attention qu’il faudrait. »
La batterie fanfare est constituée d’instruments sans système, ni coulisse, ni piston.
Clef de voûte de l’orchestre
Le poste de directeur de la batterie-fanfare est la clef de voûte de l’orchestre. La question musicale est à considérer mais également la gestion humaine. « Un orchestre, c’est un groupe où doit régner le vivre ensemble. Tout le monde n’est pas fait pour être leader, c’est comme partout », commente Guy Coutanson. Le directeur de batterie-fanfare doit également savoir lire une partition qui regroupe celles de tous les instruments. Il l’interprète ensuite à sa façon. « Il n’y a pas deux chefs qui dirigent de la même manière. Le son est différent. Cela s’entend dans la couleur, dans l’harmonie, dans le phrasé, dans la nuance, dans le style… C’est comme si deux acteurs de théâtre lisaient un même texte. L’interprétation sera forcément différente », conclut Guy Coutanson.
La batterie-fanfare, qu’est-ce que c’est ?
Attention à ne pas confondre la batterie-fanfare avec une harmonie… « C’est une société de musique regroupant des cuivres à son naturel comme le cor de chasse, le clairon-basse… Des instruments d’ordonnance, c’est-à-dire pour donner des ordres, utilisés essentiellement à l’armée », indique Alain Pamart, représentant régional de la CFBF. Dans les années 50, ils ont été sortis du carcan militaire pour créer un orchestre capable d’aborder toute forme de musique.
Caroline Blondel est à Marquette-lez-Lille pour se former au poste de directrice de batterie-fanfare.
Article de la Voix du Nord